mardi 3 mai 2011

On the road again


Votre conductrice Marie-Ève vous attendra à 11h au Shell coin boulevard Laurier \Route de l’église dans une Corolla blanche 2004
Départ pour
Montréal
 
J’étais assise sur le p’tit trottoir avec mon gros sac en tissu plein de bouffe pis de linge ouvert dans le parking (parce que j‘avais encore eu une crise de panique d‘avoir perdu mon cellulaire). Je venais de mâcher une Gravol au gingembre (la deuxième) qui est supposé enlever le goût de vomir mais qui pourtant me donnait vraiment le goût de vomir pis j’essayais d’avaler au moins une bouchée de ma salade de couscous ben trop pleine d‘ail avec un arrière goût de pas bon gingembre (parce que quand t’as le mal des transport faut pas que tu sois trop fatigué que tu sois assis en avant et que tu ais bien mangé faut que tu sois ben concentré etc). Le hic c’est que j’avais pas mangé depuis 2 jours parce que j’avais une sale gastro (comme on en a juste quand on est enfant tsé quand ta mère t’apporte du seven up dépétillé)
 
J’étais assise là donc, en plein milieu d’la place vraiment pas discrète parce que je m’efforçais juste de pas vomir partout dans le parking (pour être très délicate), à côté de Ève (la fille rousse aux cheveux longs avec des lunettes d’aviateur pis des jeans déchirés sur les genoux) qui s’en allait à un son premier cour à l’université avec Marie-Ève Corolla blanche 2004 comme moi (coté 3\5 sur la ponctualité)
 
À 11h57 y a une civic verte forêt qui est arrivé avec une fille pis un gars. Le gars est embarqué 3 minutes plus tard dans un autre char avec un gars qui était directeur des ventes pour des genre de jus qui font garder le poids santé si tu bois juste ça tout l’temps (?!?). Il était habillé en Point Zéro trop grand (genre j’ai maigri buvez de mon produit buvez en tous) avec des dragons pis des tatoos (sur le linge..), il était rasé et, ah oui je me rappelle, il conduisait une Echo grise 1999 rouillée, c‘était beau beau sarcastiquement parlant. J’me suis dis que le ciel était bon que je n’ai pas réservé une place dans ce char là (vomit assuré).
 
Donc le gars qui était arrivé avec la fille (un gars ben ’’normal’’ genre qui aurait pu être mon ami (ça explique pas la normalité je sais) avec une belle barbe pis ben c’est ça j’me rappelle juste de sa barbe), à mis son sac dans le coffre de l’Echo pendant que le gars en vêtements tatoués expliquait à un français de Chicoutimi et à une fille que j’ai vu juste de dos son truc de boisson qui fait maigrir pendant que les deux s’en foutaient royalement (c’est beau (triste-décourageant) comme certaines personnes ne voient pas le non-verbal des gens.
 
Le gars a dit bye à la fille (on va dire sa blonde) au travers de la fenêtre du conducteur. Elle avait la face toute rouge et pleurait beaucoup mais super silencieusement comme si elle voulait pas le déranger. Pis il est parti. Pis elle souriait en pleurant pendant qu‘il partait pis qu‘il la voyait encore. Je la regardais le regarder partir pis quand l’Echo à été rendue loin loin elle partie elle aussi.
 
4 minutes après (ponctualité 3\5 pour Marie-Ève) elle est revenue, s’est stationnée plus loin et est venue se poser avec un stylo pis un pad de papier sur le trottoir. Elle était en jogging avec un gros chandail à capuchon pis sa face était encore toute rouge. Elle s’est placée exactement où son chum (ou peut-être pas) était parti plus tôt pis elle a regardé dans le vide, pis elle a écrit. J’me suis dis qu’elle devait écrire une histoire dans laquelle j’étais, ça m’a fait drôle mais ça m’a fait du bien, pis ça m’a rappelé c’est comment de laisser quelqu’un qu’on aime partir en char pour loin, c‘est triste en maudit.
 
 
Mais ça m’a comme réconforté de savoir que je faisais partie d’une histoire même si j’me tenais là vraiment pas délicatement.
 
Après Ève m’a dit c’est pas normal qu’elle soit pas arrivée, je lui ai dis ouin mais elle est coté 3 pour la ponctualité. On a un peu ri pis j’ai dis oké je vais essayer de l’appeler. Son numéro marchait pas. Fuck you Marie-Ève, à cause de toi Ève va manquer son premier cour à l’université.
 
J’ai appelé Amigo express, ils m’ont mis sur garde parce que toutes les lignes étaient occupées pis ça m’a chanté dans l’oreille:
On the road again, goin’ places that I’ve never been, seein’ things that I may never see again, and I can’t wait to get on the road again... On the road again, like a band of gypsies we go down the highway, we’re the best of friends insisting that the world keep turning our way and our way...
 
Ça m’a fait sourire.
 
Pis Marie-Ève est jamais arrivée. Ponctualité 0 moi j’te dis.
 
Pis je l’sais pas si Ève à manqué son premier cour à l’université. Sa mère l’a chicané au téléphone, elle a dit c’est pas de ma faute maman (je l‘sais pas non plus si sa maman lui fait encore du seven up dépétillé). Quand elle a raccroché elle m’a dit bon ben, je vais prendre l’autobus même si j’ai pas d’argent. Elle est partie avec ses beaux cheveux longs orange pis ses jeans déchirés. J’me suis dis qu’elle était prête pour Montréal pis j’ai oublié de lui dire bonne chance, pour l’université.

3 commentaires:

  1. c'est fou, c'est tellement ce qui est arrivé !
    pouahaha sacré Geneviève !

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  2. oups !!!
    c'était marie-éve.... ça m'apprendra à pas lire !!
    dsl :S

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  3. Ahah T'es qui toi? T'étais dans mon sac pis j't'avais pas vu?!

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