lundi 31 janvier 2011

Des fonds de bouteilles plein d'yeux.


On s'ramasse chaud pis on s'rends compte que le soleil qui passe au travers des stores, c'est joli joli. On prends tous les cds tout inspirés qu'on est. On déchire les pochettes parce que c'est comme ça qu'on se sent, pas pochette. Les cds, c'est beau dans la lumière. Ça fait les mêmes couleurs que nos yeux dans le fond des bouteilles. On ouvre la fenêtre pis on dit babye à la lumière. Babaye lumière merci-pour-tout-c'était-ben-beau. Ça tourbillonne dans les airs comme des petits petits zoiseaux ça fait des explosions dans le ciel. C’est trash des oiseaux qui explosent, feux d'arti fils. On veut arracher nos bras de nos corps on veut les tirer dehors, c’est trop beau j'te dis.

Y s'met à faire froid en Jésus Christ, comme c'est v'nu c'est reparti,. On ramasse nos bras toujours là. On s'couche dans l'foin orange du salon en rotant nos bières. C'était tu ça la vie on viens tu de passer au travers c'est tu fini?

Un jour quand j'aurai l'temps j'te tricoterai un beau chandail de laine orange.

Le tapis pousse. Ça recommence.
Mes orteils gigottent, gigottent, dans la laine orange. Je m'enfarge, je m'enfarge, comme si toute ma tête était renversée dans le salon. Y a comme un pissenlit qui pousse en dedans de moi. Ça grimpe sur mon corps, ça s'balance comme en se tenant sur un maudit poteau pas trop bien fixé.
Ça recommence toujours, assise ici trop longtemps, ça m'pousse dedans.
Les pissenlits s'étourdissent, je m'enfarge je m'enfarge.
J'ai peur d'arriver trop tard.
J'ai toujours peur d'arriver trop tard.