lundi 23 mai 2011

Marie-Mai



Elle est épuisée.
Elle a couru dans la neige, s’est battue pour avancer, puis la neige à fondu et il s’est mis à pleuvoir. Elle a eu très mal aux pieds mais elle a continué. Il a venté fort, il a fait terriblement froid, il a plu, tellement plu, elle a avancé le dos courbé, la tête baissée. Le temps cette année, en plus, ne se sentait pas clément. Il lui a poussé dans le dos, l’a injurié, a crié fort, lui a donné des coups de pieds.
Elle se traînait, tenace. Elle ne pouvait pas abandonner. Pas encore.
Mais elle se sentait disparaître.
 
Et il est arrivé.
Rayonnant, avec son regard confiant, son dos droit et son parfum léger. Elle avait mal au coeur, au ventre, au corps, elle avait envie de se reposer enfin. Ça ne lui dérangeait même plus de s’éteindre, elle acceptait de disparaître dans son ombre. Elle savait que de toute façon il prendrait toute la place aussitôt arrivé, qu’il serait toujours mieux qu’elle, plus beau et plus fort, plus solide, plus aimable. Elle était trop changeante et trop peu sure d’elle-même.
 
Elle est épuisée.

Dehors, le vent doux et chaud commence a souffler. Elle lève la tête une dernière fois pour le voir arriver vers elle. Dans ses yeux se dessine la scène qu’elle connait par coeur.
Il lui sourit et le ciel s’illumine.
Il lui tend la main.
Le soulagement la submerge comme une immense vague et son corps libéré s’effondre à ses pieds.

Mai se sent disparaître.

Juin lui caresse les cheveux et continue son chemin.

Ça à passé si vite hein, cette année.

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