mercredi 8 juin 2011

Les balades en repeat ça rends fou. Finalement.


Mon téléphone c’est ta maison. T’es t’un entortillé dans un fil tout l’temps un peu pogné dans tes épaules dans tes bras longs. T’es t’un grand slaque long long long ton corps fait de chez toi à chez moi tout l’temps, quand t’es pas rond. À me chuchoter à chialer un peu des fois en p’tite boule dans ta maison dans mon téléphone. Récemment t’es passé de mon téléphone à mon oreille. Tu trouvais que tu m’entendais pas bien pis t’es trop douillet pour te lover dans une canne de conserve. T’as sauté. Comme on tombe amoureux à sa 4ième bouchée de froot loops sans avoir couru après. Dans l’fond de mon oreille tu t’es fait un p’tit nid avec mes cheveux pis de la poussière que t’as bien collé avec les tout petits postillons des gens qui me chuchotent encore à l’oreille. Pour mieux te faire mal dans ton nid douillet. Pour mieux m’aimer tu disais. Dormir dans un lit d’eau-salive de tous les autres. Ceux qui mettent encore leur bouche près de mon oreille. Pas comme toi. Qui met tout l’temps ton corps tout entier dans mon oreille. Ton corps-chanson-conversation. Je l’entends respirer bouger j’entends tes petites peau mortes se détacher de lui comme une roche qui se détache du sommet d’une grande montagne tes petits boutons de chaleur explosent comme les tours qui font peur aux oiseaux l’écho de ta peau dans mon oreille me rends sourde je n’entends plus rien que toi-montagne-tour-oiseau.
Tu dois t’y plaire, dans mon oreille-caverne. Je sens tes cheveux en bataille et ta barbe qui commence à être trop longue me chatouiller jusqu’à partout. Et tes doigts qui griffonnent des numéros. Comme un fou. Comme des rats qui courent dans les murs tu te faufile derrière ma cabane ma peau tu coures tu chantes tu cloche-piétines le dessous de ma peau. Je t’entends siffler souffler défricher descendre plus bas monter dans ma tête court-circuiter. Sur ma langue même te reposer. Crinquer mon cœur chaque jour pour ne pas que. Atchoumer dans mon ventre parce que c’est la saison des pas-laines et que tu m’trouves pas assez habillée. J’entends ton corps-chanson-conversation-montagne-tour-oiseau tout l’temps. Y s’tiens su l’bord de mon oreille y s’entortille dedans ton grand corps slaque de grand gars trop géant à côté de moi. J’entends pu l’temps. Qui dois quand même me rappeler de manger me réveiller sortir de mon lit. J’oublis. J’entends pu l’temps j’t’ai dis. Pis toi tu m’écoutes pas. T’es trop occupé à t’occuper dans mon corps.
Faque t’as gagné j’vais t’appeler encore juste une dernière fois mais ça va être pour te demander de. Ça va être pour te supplier de. Ça va être pour te crier de. S’te plait retourne dans ta maison. Je sais on est bien quand t’es dans moi. Quand y a pas trop de bruit nos corps-coquillages font des échos de belles chansons. Mais J’ai besoin d’entendre le temps pour pouvoir continuer à me lever manger respirer. J’ai besoin de ce bruit là. Les balades en repeat ça rends fou. Finalement.
Faque j'compose ton numéro encore.
Comme un fou.
Une dernière fois s’te-plait après rentre chez toi. On s’parlera quand tu va être rond. Tu te mettras en boule dans mon téléphone tu pleureras un peu, silencieusement, pour changer de chanson. Ça fera d’la pluie dans mon oreille. Elle oubliera les hommes. Qui mettent encore leur bouche près d’elle. Juste. Pour un petit petit moment.

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