lundi 30 janvier 2012

vendredi 27 janvier 2012

bon matin jeanne d'arc

ddamages:  http://weheartit.com/entry/19319870


les aurevoirs dansent la
salsa dans
mon café je
ne peux m'empêcher de
taper du pied

jeudi 26 janvier 2012

X

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Le pastel ne s’ennuiera plus tout seul prends en soin jusqu’à ce qu’il devienne grand. 
X

lundi 23 janvier 2012

collet

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Je patine dans
mon miroir je
double
boucle
pique
ton baiser au
collet de
ma chemise
blanche
ma glace est
ivre tu es
un salto

mardi 17 janvier 2012

=

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J’entends la peur se craquer les doigts et se ronger les ongles. Hésiter, toute la nuit. Attendre. Osciller, de l’autre côté de la fenêtre. Mes draps sentent le précipice. Le soleil est long à venir, même si je le masturbe de prières. J’entends la peur se craquer les doigts et se ronger les ongles et je m’endors quand même, bercée par le son de ma grinçante galère.

lundi 16 janvier 2012

avec des câpres et un peu d'oignon

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Tu fais du café dans mon ventre pendant que je prépare mon sac en tournant en rond dans ma gorge. Je veux te parler. Nous nous crions après, d’une pièce à l’autre. Nous ne nous entendons pas. Tu détestes ça.

Combien sommes-nous à l’intérieur de moi, à rejouer toutes ces scènes innocentes et douloureuses qui virgulaient ces journées? Combien sommes-nous à assister à l’hideuse cicatrisation de ces jours, scarifiés par les instruments de ma colère? Combien sommes-nous à tomber des balcons amnésiques? Combien sommes-nous à oublier les plaines
et leurs dragons.

Il fait du tartare dans ma tête et

j’oublie mes clés en partant.

dimanche 15 janvier 2012

eternity

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Tu es pleine de joie et tu ne le sais même pas. Tu es pleine de joie parce que tu es enceinte du présent. Des fois, les matins font de la lumière sur toi. L’éternité t’embrasse, mais pas à cause du temps. Tu cherches trop. À cause de l’éternité, seulement. 
P.
 

jeudi 12 janvier 2012

bourgogne

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Mes mains craquent sous tes pas. Tu montes les escaliers reptilement. Je dors trop. Mes rêves se fendent le crâne. Je rampe. Les plafonds sont trop bas. Mes mains craquent sous tes pas. On croirait la neige. Le couteau sur la table de nuit. Les images du passé. Le plancher médium-saignant. Ton sang. Mon ordinateur se prend pour un crocodile. Tes messages non-lus m’attendent aux quatre coins de l’appartement. La bouche ouverte, immobiles. Les murs jaunissent. Leur haleine. Prendre le couteau. Arracher une dent, dans mon cou. Me coucher sur le bois. Bleu. Je rêve du jour où ils connaîtront ta violence. Je mange du caïman. J’écris avec mes joues. Mes mains désarticulées patientent. Je m’envole par en dessous. Ma colère est dense. Mélasseuse. Bourgogne. J’attends, un œil ouvert. La bouche ouverte. Immobile. Silencieuse. La colère me serre les bras. La colère se fige autour de moi. J'attends, un oeil ouvert.


mardi 10 janvier 2012

dans une ville fatiguée

http://weheartit.com/entry/20912195

crier au loup
des Je t’aime
donner
des auréoles
aux lampadaires
et à Montréal
un peu plus
de cernes

la nuit est une femme plus belle que moi

Je danse avec
mes jambes-compas dans
http://weheartit.com/entry/20880853
les nids des
poules je
déchire mes
collants je
cache les
enseignes lumineuses
entre mes
jambes tu
ne sais plus si
c’est ouvert ou
fermé mais
compte jusqu’à
dix

nous sommes
défoncés
dans nos
nombrils on
entend la
mer
chialer et
dégueuler
c’est trop beau
trop beau
trop beau
on crie à
la nuit
prends-toi pas
pour une autre on
crie on sait que
tu es une
de ces sales
poules qui
dort dans
nos nids

je danse avec
mes jambes-compas
dans
les nids des
http://weheartit.com/entry/20819737
poules je
fais des trous
dans
la nuit
elle chiale elle
dégueule elle
s’endort sans se
démaquiller elle
se réveille les
joues rouges elle
est cernée
mais elle
est belle
comme
une star
de cinéma


vendredi 6 janvier 2012

je m'achèterai un gun

http://weheartit.com/entry/11368228

J’ai dû me pencher comme il ne fallait pas. Me plier trop, à tout. J’ai dû laisser quelque chose de trop lourd peser sur mon corps. La ville. J’ai dû faire un faux pas. Tomber dans un caniveau. Sur un plancher de bois. Dans un appart. Dans les toilettes d’un bar. J’ai dû rentrer dans un poteau de téléphone. Dans une boîte aux lettres. J’ai dû manquer une marche. Un escalier. Aller trop haut. Aller trop bas. J’ai dû faire quelque chose.
Un œuf s’est cassé dans mon ventre.

Il y avait des plantes grugées par les chats. Des rideaux transparents. Il y avait une table graffignée et des craques dans le plancher. Il y avait un grand divan. Une bibliothèque en bois. Et un clavier.

Le paysage était le même, rien de différent. Un œuf de cassé dans une douzaine d’œufs. Celui qu’on ne voit pas. Jamais. Celui qui coule dans le sac. Rien de différent. Je suis un sac. Le sac collant. Un œuf cassé. Dedans.

« Tu veux voir, regarde, c’est par là que le bébé sort, c’est surement pas grave, regarde, c’est par là que le bébé sort ». Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait dire au travers de ses mots.

« Est-ce que tu vas t’évanouir ? »
 
« non »

Un bébé pourrait sortir de là, qu’est-ce que tu veux que je dise de ça. Je suis un sac, je ne déjeune pas, je me fais régulièrement frapper par des lampadaires filants, j’ai le ventre ouvert jusqu’aux chutes Niagara, j’ai soif tout l’temps, je me râpe la gorge et les bras. Je ne vais pas m’évanouir pour ça. J’ai un œuf de cassé dans le ventre.

Elle en a ramassé  un bout. Elle l’a mis dans un petit pot avec de l’eau dedans. Pour savoir si. Peut-être. Au cas où.

Je pensais aux œufs dans le vinaigre de papa. Je pensais au soleil. À la porte patio. Au plafond en stuco. À la Petite Sirène. Je pensais à l’odeur du café. Je pensais à Serge Fiori. À Michel Rivard. Aux dinosaures.

Elle comptait le temps en bébé. Tout le monde comptait le temps en bébé. Quand on vieillit, le temps-bébé se raccourcit. Ils ont peur de ça.

Quand les œufs se cassent, les bébés, c’est fini. Qu’est-ce qu’on fait du temps. On a du temps à  tuer. On s’achète des guns. 
Qu’est-ce qu’on fait du temps. On le lance dans les airs. On le pose sur une clôture. Sur une branche. Par terre. Sur une chaise. N’importe où. 
On s’achète des guns.

Je ne me suis pas évanoui. Il  y avait du sang. Je n’ai pas pleuré. Il faisait froid. Il y avait de la statique dans mes cheveux. Il y avait de la statique dans ma chemise de soie. Mes bas étaient mouillés. J’ai acheté un chandail de laine. J’ai pris l’autobus. Je suis allé travailler. J’avais une ampoule au petit orteil gauche. J’avais les oreilles gelées.

Elles m’ont dit que c’était sur que ça allait aller parce que. J’étais jeune. Et belle.

J’ai souri. Je suis polie. On a ri de la vieille qui n’était pas tellement belle. C’était méchant. Elle a ri. Elle est polie.  

Si je deviens vieille, ça ce fera par téléphone. Je dirai oui allo et je prendrai un coup de vieux dans l’oreille. Ça ce répandra partout. Comme un café sur un agenda. Je me créerai des urgences. Je me sauverai des ambulances. Je ramasserai des roches. Je ferai ce qu’il ne faut pas. Je  me pencherai trop. Je me plierai trop, à tout. Je laisserai toutes les choses lourdes peser sur mon corps. La ville. Je ferai des faux pas. Je me trouverai un caniveau. Je m’enfargerai dedans. Des planchers de bois. Des fois. Des apparts. Des appâts. Des toilettes de bars. Des bras. Je me plierai dans des enveloppes. Je me ferai licher. Partout. Je me viderai des chutes Niagara. Je me ferai licher les chutes Niagara. Je me cognerai la tête sur les poteaux de téléphone. Je ferai quelque chose. Tout. Je me créerai des urgences. Je skierai sur les ambulances. Le temps se comptera en gorgées. Le temps se comptera en bouteilles dans le caniveau. J’appellerai. N’importe qui. Personne. Le temps se comptera en lampadaires filants. Le temps se comptera en ce qu’il ne faut pas. Je serai vieille. Ça ce sera fait au téléphone. Je redeviendrai un bébé. Le temps ne comptera plus sur moi. Comme un café sur un agenda.

Il faudra vivre fort. Vite. Il faudra tuer le temps.

Le lancer dans les airs le poser sur une clôture le poser sur une branche sur une chaise par terre n’importe où.

Je m’achèterai un gun.

dimanche 1 janvier 2012

méduses

http://weheartit.com/entry/20373643
http://weheartit.com/entry/20275828

Je fume des aiguilles
et il y a les histoires
plantées dans mon ventre
comme des javelots

Il y a l’année qui se déchire
même si je voulais la découper
avec des ciseaux en zigzag


avec toi
on se serait fait des couronnes
on aurait déchiré celles de
l’année qui vient de passer
on aurait caché celles de
la nouvelle année
dans des poches avec des zippers
on se serait ouvert la bouche
comme de grands yeux
on se serait pris pour des méduses
au travers des sons en triangles
qui strient les doigts
il y a l’année qui se déchire
même si je voulais la découper avec toi

Je fume des aiguilles
et il y a les histoires
plantées dans mon ventre
comme des javelots
qui me tiennent tout droit
http://weheartit.com/entry/19901734