lundi 31 octobre 2011

 Les hommes tristes se prennent pour des porcs-épics qui se cachent dans les craques des divans.
 
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pare-brise

 
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On va 
étendre 
nos chicanes
sur les pare-brise
des autos.
Elles vont
prendre en feu.
Tu vas 
disparaître
en bas 
de la côte
qui les avale
toutes.
Je vais 
m’assoir
sur une petite chaise
blanche
en plein milieu
du boulevard.
Je
vais
me
reposer.


vendredi 28 octobre 2011

Passion flakie

Je dévore un passion flakie.
Avec du gros sel dessus.
La bouche pleine.
J’ai mal au cœur.
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Ma vie est trop salée.
J’ai juste besoin de changer.
Et je prends de grosses bouchées.
                                                    
Et tes points de suspension goûtent encore le sucre.
Moi aussi, j’ai envie…
Encore.
(nos suspensions par contre ne sont pas si délicieuses)
(pourtant)

Mais c’est une question de temps.

Tu me diras que je mords dans ta vie avec trop de dents.


Je dévore un passion flakie.
Avec du gros sel dessus.

La bouche pleine.

J’ai mal au cœur.

C'est surement ça.
La passion qui perd ses feuilles.


(Et tu me diras que je mords dans ta vie avec trop de dents)

mercredi 26 octobre 2011

même si je lui spraynet la tête au plancher

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Tu me regardes derrière tes mains fermées. Tu te perds dans leurs chemins. Tu passes des heures à te retrouver.  Tout ce que je te donne me mord. Tout ce que je te donne me mange. Tout ce que je te donne rampe sur le plancher de bois. Et colle. Et sèche.

Et j’ai plus rien à donner de brillant. Même si je vide une bouteille de paillettes dedans. Même si je vide une bouteille de champagne dedans. Même si je lui spraynet la tête au plancher. Même si je lui fais une belle coupe de cheveux. Même si j’y fais des trous pour mettre des bijoux dedans. Même si je lui achète de beaux vêtements. 

Même si j’y mets le feu.

Ça sent comme la bougie de fête soufflée. Le vent me tire les cheveux. Je ne veux plus entendre crier je ne veux plus entendre crier je ne veux plus entendre crier je ne veux plus entendre crier je ne veux plus entendre crier je ne veux plus entendre crier.

Tu me regardes derrière tes mains fermées. Tu te perds à me retrouver. Tout ce que je te donne crie.
Tout ce que j’ai à donner hurle sur le plancher de bois sec.

Même si je lui mets de la crème.

Même si j’y mets le feu.

Je ne veux plus entendre crier jeneveuxplusentendrecrierjeneveuxplusentendrecrier.


Je ne veux plus avoir rien à donner.



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Je ne veux plus avoir rien à donner.

dimanche 16 octobre 2011

Goodnight

http://weheartit.com/entry/16205675 - Photo: Goodnight Sarah

Attends
Encore
Un tout petit peu.

Bientôt
tu pourras
faire des gimauves sur mes yeux.

jeudi 13 octobre 2011

cratère

http://weheartit.com/entry/15020626

J’ai posé des lèvres à retardement sur ton corps. 
Je sais qu’elles exploseront à mon départ.

 Je ferme la porte derrière moi.

Elles exploseront.
Je n’aurai plus de nouvelles de toi.

 J’ai posé mes lèvres à retardement sur ton corps.
Je m’en vais.

Mes pieds mangent le sol.
Ça goûte froid.

Je dors dans un cratère, 
ce soir.

lundi 10 octobre 2011

http://weheartit.com/entry/15893178

Les heures
Les minutes
Les secondes
Fluorescentes

Craquent sous mes dents

Le temps me réveille

Me déjeune
Me dîne
Me soupe

Le temps me mange

http://weheartit.com/entry/15830228
Les heures
Les minutes
Les secondes
Jacassantes

M’endorment

http://weheartit.com/entry/15876669

Les jours

Goûtent le sable


dimanche 9 octobre 2011

écailles

http://weheartit.com/entry/1583146

-   

       -               - Couleur des cheveux?

Elle m’a regardé en silence.

-                     -  C’est au cas où.     Tsé.      Tu disparaissais.
-                     - Ah, ok.  Écaille de tortue.

Elle a répondu spontanément. Comme lorsque je lui ai demandé le numéro de téléphone de son docteur, de son hôpital,  son numéro d’assurance sociale, son numéro de dossier à l’aide sociale et son numéro d’assurance maladie. Ça en faisait des numéros à stocker dans la tête. Mais il y avait encore de la place pour des images.

Écaille de tortue.

Il y avait trop de place pour les images. Elles me disaient souvent qu’il fallait trouver une façon d’éteindre les spotlights là-dedans.

Moi j’avais peur du noir. Mais je ne le leur disais pas.

Il fallait laisser planer l’idée qu’on était toutes chercheures et qu’on avait chacune notre spécialité. L’éteignage de tête ou de pensées. L’arrêtage de parler ou de stresser ou d’être en colère ou de saigner même.

-                       -   Des signes distinctifs?
-                - Écailles de torture. 

Ça aurait été du pareil au même.

(Je ne serai jamais chercheure parce que j’ai peur du noir).

J’imaginais ses images. Elles ne devaient pas être si différentes des miennes. La différence devait être dans leurs couleurs. Plus sombres ou plus éclatantes. J’imaginais ses images comme cousines des miennes.

La cousine un peu trash de la famille, genre.

On a ri. De ses beaux cheveux écaille de tortue. Un vrai fou rire. Je ne les aurais pas décrits autrement, que je lui ai dis. On a eu mal aux joues.

On oubliait pendant quelques secondes qu’on avait peur de disparaître.

On trainait toutes une lourde enveloppe de rires dans nos poches de chandails de laine de longueur d’année qui s’intitulait : La possibilité de disparaître.

La banale possibilité de disparaître.

Il fallait en rire.

J’avais aussi une enveloppe intitulée : L’obligation de me nourrir. Je la tenais accrochée à la première avec un petit trombone bleu.

Nous avions toutes nos enveloppes. Je sais que certaines les tenaient ensemble avec des rubans multicolores, d’autres avec les élastiques à brocolis qui arrachent les cheveux.

Je suis rentrée à la maison tout de suite après le travail ce soir là parce que j’étais fatiguée. Une boîte de pizza traînait sur le comptoir. J’avais encore un crayon de piqué dans les cheveux pour les tenir en chignon. Je l’ai enlevé. Mes cheveux sentaient bon. J’ai écris sur un coin propre de la boîte :

Châtain

Avec ma plus belle écriture. Celle qui roule les lettres et qui fait des spirales à la fin. J’ai repassé sur les lettres trois fois. La patte du N s’éparpillait en faisant la grimace. Je n’étais pas satisfaite, comme d’habitude. Sur le A, j’ai essayé de faire un chapeau melon mais ça ressemblait plus à un éléphant dans un serpent plié.

Tant pis.

J’ai pris le reste du café instant qui reposait dans le congélateur et je suis allé écouter la télé.

On est une gang sur l’île.

À avoir les cheveux châtains.

mercredi 5 octobre 2011

Lake in flames

http://weheartit.com/entry/15590175  (Photo: Lake in flames)


J'ai effacé milles fois les mots. Ils n'y arrivent pas et moi non plus.

Que faire de ces petits points de suspension délicieux?

- J'ai envie de...

Nous mijotons depuis trop longtemps déjà. 
Nous sommes si tendre je sais. 
Nous nous défaisons tout seuls.

- ...

samedi 1 octobre 2011

qu'on s'empaille

http://weheartit.com/entry/13002093


J’aimerais qu’on se vide et qu’on s’empaille de feuilles mortes d’automne et j’aimerais qu’on se promène dans les rues croustillantes avec nos deux corps morts craquants.

Il faudrait s’oublier pour ne pas s’oublier. Se voir vide et se retrouver comme une photo en sépia dans une boîte à chapeau. 

Cette année l’automne est enrubannée dans une boîte à chapeau qui crépite dans le coin de ma chambre et elle me fait peur aussi fort qu’un grand feu de forêt.