lundi 29 août 2011

tuer les loups

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Je me promenais toute seule dans un rang en plein milieu de la nuit et je me cherchais un coin clairsemé et tranquille ou dormir. Il faisait super noir et il ventait beaucoup. J’avais décidé de partir et de vivre dans la rue. Je me sentais super bien avec ça.
Il est sorti de nulle part et il m’a suivi. Sa présence était rassurante. Il m’a dit qu’il ne fallait pas dormir dans un champ ce soir parce qu’il allait faire tempête et que je n’avais rien pour me protéger. Ça me gênais un peu qu’il me dise ça, lui. Moi ça ne me dérangeait pas. J’avais l’étrange certitude que j’allais être bien et avoir chaud quand même, couchée sans rien, dans le gazon humide du bois. Je me sentais chez nous. On marchait côte à côte et je me disais que peut-être que j’accepterais qu’il fasse juste dodo à côté de moi, s’il le voulait. Mais s’il avait peur de la tempête, ça ne me dérangeait pas plus que ça.
*
Si j’avais une bague qui change de couleur elle serait bleu noir pour calme stressée. Je suis biencalmestressée. Je fais des rêves bizarres où je me sens en sécurité à l’idée dormir seule dans le bois en pleine nuit et d’être sans abri. C’est drôle parce que quand j’étais petite, je rêvais souvent que j’étais dans le bois la nuit. Presque le même bois. Chaque fois, je m’y faisais manger par des loups. Où je prenais en feu, enfermée dans une voiture ou dans un chalet. En tout cas, les loups étaient toujours en train de hurler pas trop loin et je savais que si je survivais au feu je ne leur survivrais pas.

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Je pense que j’ai fais quelque chose dans ma vie sans le savoir qui à tué les loups dans ma tête et dans mes nuits.




jeudi 25 août 2011

Un stage dans ta caisse de lait attachée sur ton bécique pour que tu t'aimes mieux

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Tu faisais de la musique avec des guitares un peu comme toi un peu rondes un peu en bois un peu noires des fois un peu pleines de cordes-cheveux piquantes mais pleines d’échos et de sons colorés et vivants, comme quand tu riais en chantant-criant plus haut que mes petites oreilles de mon Moi plancher de bois mouillé collant de bière.
Tu me regardais avec ton Toi de stage pendant que tu jouais de la guitare avec tes amis de stage qui jouaient avec plein d’autres instruments comme de la musique à bouche pis de la planche à laver. Vous étiez de grands Zeuzôtres musicaux qui nettoyaient le dedans de nos Nous de plancher de voix mouillées collantes de bière.
Quand tu redevenais ton Toi de plancher de bois de bar sale comme Nouzôtres tu me voyais moins bien. Comme moins belle comme moins moi. Tu regardais tout le monde au travers de mon corps screen de porte patio qu’on fonce même dedans coups d’épaules de fin de soirée. Quand tu redevenais ton Toi de plancher de bois de bar sale normal tu me voyais moins bien comme dans des tons de gris pâle. J’avais même pas droit à du gris presque noir de presque tempête. J’avais juste droit à du gris pâlotte de journée plate.
Je pense qu’y aurait fallu que je traine un petit stage avec moi pour que tu puisses tout le temps être ton Toi de stage pour que tu me voies tout le temps d’en haut pour que tu tombe amoureux du dessus de ma tête pour pas que d’en face tu me regarde au travers pour qu’avec le temps tu joues sur le dessus de ma tête de la musique de belle guitare brune pis noire des fois mais pleine de sons pleine de couleurs dans l’fond.
Y aurait fallu que je traine un petit stage avec moi pour que ma tête déjà brune pis noire soit plusse pleine de sons et pleine de couleurs tout autour pis dans mon dedans mouillé collant de bière qui pleure des fois, dans mes petites oreilles.

La couleur pourrait sortir de mon ventre screen de porte patio en arc, en si, elles seraient moins grises les journées plates plates.

T'aurais les doigts usés doux de jouer souvent pour l'amour du dessus de ma tête.
Tu trouverais mes cheveux doux comparé à tes cordes dures piquantes couettées pis ma bouche ferait des bruits doux aussi pas comme dling dling fort crié chanté de voix de bar mouillée collante de bière.
Ça ferait changement des nuits rauques boucannées.
Y faudrait que tu traine un stage dans ta caisse de lait attachée sur ton bécique pour que tu t’aimes mieux. Ça ferait beau avec ta couette de cheveux ça ferait juste assez gars denim brun noir bleu élastique à cheveux autour du poignet pour toi. Y faudrait que je traine un stage dans ma grande sacoche en tissu trouée pour que tu m’aime mieux. Ça ferait beau avec mon chignon couetté ça ferait juste assez fille laine fleur beige brun collants épinglette pour moi.
Y faudrait qu'on traine tous les deux un stage au cas où, si tu perdais le tiens en roulant vite vite dans les bosses des rues cassées de Montréal un peu trop chaud. Je pourrais te passer le miens pour qu’on passe la nuit et qu’on s’aime mieux et que le lendemain ça soit pas trop plate comme la terre elle était avant qu’y se rendent compte qu’elle est toute ronde.
Je rêve de quand je vais me rendre compte que les journées sont toutes rondes.
T’es beau quand tu joues de la musique sur ton stage en pieds d’amis qui dessinent des belles danses d’arc-en-ciel de nuit.
C’est beau que t’aille ça pour te rendre plus vivant. Même si ça m’vide toutte en dedans.
Ton corps-guitare qui me regarde pas quand tu redescends.
Pis les journées qui sont plates tout l’temps.

samedi 20 août 2011

cigale

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On essayait tout l'temps de s'imaginer un peu dans les bras du gars avec les gros doigts pis les grosses mains un peu sales même si on pouvait pas trop faire ça parce qu’imaginer des fois c’est tromper aussi. Ça nous rassurait je pense de s'imaginer qu'on était juste un petit peu dans ces bras là. Parce que ça faisait que d'une certaine façon dans notre tête, notre corps en forme de coeur il était un tout petit peu moins froid du Grand Nord ou même du fond de l’eau du Nouveau-Brunswick genre.
J’aimais ça dire que j’étais une p’tite fille du Nord même si c’est pas vrai pantoute.
Quand on pensait qu’on était juste un petit peu dans ces bras là ça faisait qu'on avait comme un gros gros corps-coeur un peu chaud de Montréal au printemps ou même de Old Orchard-salé-collant si tu veux, à la place de juste un gros corps d’États-Unis plate tout court. Pis ça c'est rassurant de penser qu'on a un gros coeur chaud de vacances de ville de pizza-ça-dérange-pas de cigale qui chante fort.
Faque c'est pour ça qu'on s'imaginait tout l'temps un peu dans les bras du gars avec les gros doigts pis les grosses mains de gars un peu sales même si on pouvait pas trop faire ça.
Ça faisait un peu chanter notre corps sans que personne de nulle part aille besoin de se coucher dessus-dedans.
Ça faisait qu’on se ramassait un peu avec un corps-coeur-nulle-part genre bord de la 40 ou bord de la 20 quand y aura pu de gros dinosaures aussi par exemple pis des fois c’est pour ça que ça chantait pas longtemps longtemps la belle cigale avant qu’on se sente juste gros corps des États encore.

vendredi 12 août 2011

onfaitsemblant

http://weheartit.com/entry/13070636
C’était l’été qui s’en allait comme dans les journées sont crevantes et les nuits commencent à être trop froides. On mettait des chandails de laine d’été avec juste une brassière en d’sous pis on se trouvait super cohérentes. Le jour le monde nous disait qu’on était folles et on leur répondait qu’y-a-des-trous-dedans-faque-c’est-correct. On passait notre temps à nous convaincre de plein d’affaires pour mieux digérer un peu tout ce qui arrivait. La nuit on nous disait qu’on était folles avec nos chandails plein de trous et on répondait qu’y-sont-en-laine-faque-c’est-correct.
C’était correct.
On disait que c’était correct. Comme on commence à rêver de l’hiver quand l’été est même pas fini. On sait que quand l’hiver va arriver ça s’ra pas long qu’on va se trouver con d’avoir rêvé à ça. On fini toujours par se trouver con d’avoir voulu fort quelque chose. Ce soir là d’été qui s’en allait, on se disait que p’t’être que l’hiver arrivait juste parce qu’on était trop à l’avoir demandé.
C’était con.
Comme si on avait du pouvoir.
On s’imaginait dans les bras des Autres. Ceux qu’on n’aurait pas. Les journées étaient crevantes. On essayait de se démêler dans nos propres bras. On essayait de s’habituer à ces bras qui mangeaient en face de nous. Les nuits étaient trop froides. Seules au milieu de deux paires de bras pliés pis raqués pis écrasés qui ne se connaissaient pas et qui ne se trouvaient pas trop confortable non plus finalement. On s’imaginait dans les bras des Autres et on essayait d’apprivoiser ceux qu’on avait en même temps. Pis de les trouver doux. Parce qu’on savait que le froid s’en venait vite. Qu’il courait plus vite que nos p’tites jambes sèches de filles qui font le tour du bloc pas pour maigrir mais pour être en forme (en forme de belle p’tites filles).
Mais des fois quand même ça nous piquait la peau.
C’était l’été qui s’en allait simplement. Pas de chandail de laine à trous ni de brassière ni de flocons ni de pompons. L’été s’en allait toute nue avec toute sa chaleur qu’elle gardait juste pour elle.
On faisait nos derniers barbecues et on finissait les soirées devant les derniers feux à manger les dernières bonnes guimauves et les derniers courageux se baignaient dans le spa. C’était aussi bientôt la fin du courage pour eux. Sauf pour les vrais-de-vrais qui seraient game de se tirer dans neige-mais-juste-si-tu-me-coule-un-grand-bain-chaud-pour-après. Le courage ça à tout l’temps quelque chose d’un peu faux.
On essayait de se convaincre que l’hiver serait beau et romantique. Qu’on trouverait des beaux chandails de laine avec des gros flocons pis des pompons dans les magasins. Qu’on se sentirait au chaud même si y f’rait frette. Qu’on n’aurait pas à se taper du Saran Wrap partout sur nos corps pis à repasser dessus avec un séchoir pour être sur que ça nous ait pas couté trop cher en chaleur perdue à fin de l’hiver. On essayait de se convaincre que la vie nous passerait dans l’bedon sans faire trop mal cette fois-ci peut-être. C’était d’même à chaque année. Pis y en a beaucoup qui se mettaient à avoir des ulcères pis des brûlures d’estomacs pis des affaires de temps qui passe mal dedans quand même.
Y avait celui qui s’occupait du barbecue qui avait des beaux gros doigts un peu sales. Y avait ceux qui avaient fait les salades avec leurs belles mains fines. Y avait celui qui s’occupait du feu et celle qui voulait avoir la responsabilité du gros bâton pour jouer dedans. Y avait ceux qui se baignaient presque tout nus à la fin de la soirée et qui avaient les lèvres bleues comme leur dedans. Y avait celles qui se tenaient près du feu avec leur chandails troués et celles qui faisaient semblant de ne pas avoir froid ni de bleu en dedans.
On faisait semblant.
C’était l’été qui s’en allait comme dans les journées sont crevantes et les nuits commencent à être trop froides. C’était difficile. On comprenait pas à quel point on était englué là-d’dans. C’était transparent. Une boue épaisse humide et froide dans laquelle on se traînait. Les filles qui sortaient du spa essayaient de nager dedans sexy-ment, d’autres faisaient de grands gestes en parlant, d’autres étaient plus pognés, p’t’être plus englués dedans.
Englués dans cestdifficile pis onfaitsemblant.
Pis nos lèvres passaient au mauve-noir tranquillement surement comme nos dedans (pis même pas à cause des cigarettes comme dans l’exposition des dedans laittes).
En même temps qu’l’hiver.
On figeait tranquillement.
M’semble qu’y faudrait essayer d’exploser pis de se déprendre de t’ça.
http://weheartit.com/entry/13065879

lundi 8 août 2011

vacances-passé-date

http://weheartit.com/entry/12557107
J'écris pas ben ben c'est temps-ci mais je pète des scores à tous les puzzles sur jeux.fr.
Ah. Pis j'ai faitte le tour de tou.tv aussi.
Ah. Pis je me suis abonnée à la chaîne Mlle aussi. Comme une vraie fifille. Pis quand je regarde Mlle court évachée sur mon gros divan chaud j'ai vraiment, vraiment envie d'aller courir.
Je sais que je vais m'ennuyer de ma vie de casse-têtes mélangés quand je vais avoir une vie-d-adulte-normale mais pour là-là, c'est un peu étourdissant. Je suis comme dans des vacances en train de passer date on dirait. Beurk.
Quand même, c'est beau en maudit des fleurs pis des montagnes mis ensemble tu trouves pas?
Si mes vacances-passé-date ressemblent à ça, j'suis oké pour un p'tit boutte encore.

dimanche 7 août 2011

être un p'tit train qui crache d'la boucane

-             J’trouve ça vraiment beau ici, j’me sens bien.
-          T’as raison, c’est cool les trains.
-          Ouai.
-          Tu peux pas changer de direction quand t’es dans un train. T’es obligé. D’aller toujours tout droit.
Il avait raison. Ça s'rait l'fun c'est temps-ci, d'être obligé de foncer tout droit à toute vitesse. Ça serait l'fun de pas avoir à changer de direction. De pas avoir à choisir une direction, surtout. Ça s'rait l'fun de pouvoir foncer tout droit à toute vitesse en criant à pleins poumons. Être toute chaude par en d'dans, être un p'tit train qui crache d'la boucane.

mercredi 3 août 2011

Tu danses

Si tu montes pas tu verras jamais c'que j'vois.

Tu danses.

Dans l'image réfléchie.

Le reflet des nuages.

Et.

Tu ne penses plus.

Tu danses.